Citations

« Cent "non" font moins de mal qu'un "oui" jamais tenu. »
Sagesse asiatique.

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« Il est important de promouvoir une unité qui ne peut pas et ne veut pas être une uniformité, mais qui est capable de garantir le respect des différences nationales et des diverses traditions culturelles qui constituent une richesse dans la symphonie européenne, en rappelant d’autre part que “l’identité nationale elle-même ne se réalise que dans l’ouverture aux autres peuples et à travers la solidarité envers eux” (Ecclesia in Europa, n. 112). »

Benoît XVI, Palais de l’Élysée, 12 septembre 2008

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jeudi 30 octobre 2008

L’Allemagne, entre européisme et mondialisme

Intervention prononcée par Edouard Husson, Maître de conférence à l'Université de Paris IV, au colloque du 17 mars 2008, Le commerce extérieur allemand : l'Allemagne au sommet de l'Europe ?

Merci, Monsieur le Président. Je vais introduire notre discussion de ce soir en montrant les rapports paradoxaux que l’Allemagne entretient avec l’Europe par son commerce extérieur.

Ensuite, mon collègue Hervé Joly abordera, lui aussi en historien, la question du comportement des entreprises allemandes sur la longue durée. 

Ensuite nous entendrons Monsieur Seidel qui, dans un exposé plus théorique, nous parlera de l’actualité du débat allemand. 

Je tiens en commençant à remercier le Professeur Hans Werner Sinn de l’IFO de nous avoir envoyé un de ses assistants pour participer à ce débat. Je crois que nous allons en tirer beaucoup parce que l’IFO est l’un des endroits en Allemagne où l’on débat de façon très intensive de la question du commerce extérieur. 

Capacités exportatrices et chômage durant le premier mandat de Gerhard Schröder, le « modèle économique allemand » apparaissait mal en point. Et puis, durant son second mandat, à partir de 2002, malgré la persistance d’un chômage de longue durée, le précédent chancelier a pensé pouvoir mesurer la réussite relative de sa politique économique aux chiffres du commerce extérieur allemand : depuis quelques années la République Fédérale d’Allemagne accumule des excédents gigantesques : environ 130 milliards d’excédents en 2002 et 2003. Environ 160 milliards d’excédents en 2004 et 2005, et 190 milliards en 2007(1). Ces chiffres font penser à beaucoup, en particulier en France où l’on crédite spontanément les Allemands d’une supériorité intrinsèque en matière économique, que la machine productrice allemande est repartie, après quelques années de stagnation dues essentiellement à la réunification et que la résorption du chômage n’est qu’une question de temps. Un simple examen des chiffres, sur une plus longue durée, permet d’en douter. 

Les années de plein emploi de la République Fédérale d’Allemagne, entre les années cinquante et le milieu des années 1970 sont des années d’excédents commerciaux modérés, inférieurs à dix milliards d’euros jusqu’en 1972. Depuis les années 1980, la République Fédérale d’Allemagne a régulièrement des excédents commerciaux spectaculaires mais est entrée aussi dans l’ère du chômage de masse : sous Helmut Kohl (1982-1986), le chômage a été multiplié par deux (4,5 millions de chômeurs en 1998), tout comme les excédents commerciaux (65 milliards d’euros en 1998). On ajoutera, en s’établissant dans une plus longue durée historique, que lors de la phase de mondialisation de l’économie du début du XXe siècle, le Reich était commercialement déficitaire (1 milliard de mark-or en moyenne pour les années 1899-1903 et 1,5 milliards pour les années 1909-1913) ; cela n’empêchait pas le pays d’être le cœur industriel du continent européen(2). Bien entendu, il ne s’agit pas ici d’établir une corrélation entre capacité à l’exportation et croissance du chômage mais de souligner que les chiffres spectaculaires du commerce extérieur allemand, depuis les années 1980 au moins, ne sont pas synonymes de bonne santé économique du pays. On bute même sur le paradoxe de la coexistence entre un chômage de masse en Allemagne et une capacité exportatrice sans précédent. 

Les bienfaits de la mondialisation semblent bien n’être, dans le cas de l’Allemagne, qu’apparents. L’ouverture croissante des échanges, à partir du milieu des années 1970 semble avoir profité aux entreprises plus qu’au pays tout entier. 

La quincaillerie industrielle du monde ? Dans un ouvrage qui suscite une grosse controverse en Allemagne, depuis sa parution en 2005, Die Basar-Ökonomie (L’économie de bazar)(3), l’économiste Hans Werner Sinn, directeur de l’Institut d’Analyse Economique IFO, propose une analyse sans complaisance de la situation économique du pays. Il y a, selon lui, toutes les raisons de s’inquiéter du décalage de plus en plus grand entre les performances commerciales du pays et l’incapacité des chanceliers successifs depuis Helmut Schmidt, à la fin des années 1970, à poser le cadre politique d’un recul effectif du chômage. Sinn fait remarquer que l’Allemagne est, avec le Japon, le pays qui a connu la plus forte désindustrialisation au sein de l’OCDE, depuis le début des années 1990 : quand la France a perdu 12% de ses emplois industriels entre 1991 et 2003, et les Etats-Unis 5%, l’Allemagne et le Japon en ont perdu respectivement 27 et 24%. Mais si l’on fait la part de la désindustrialisation de l’ancienne RDA, la seule RFA, dans ses frontières de 1989, a perdu, sur la même période, 22% de ses emplois industriels. La crise du secteur industriel allemand est à l’origine de 90% des suppressions d’emploi. L’économiste allemand insiste également sur le fait que l’Allemagne est, de tous les pays de l’OCDE, celui qui connaît le plus fort taux de chômage de la main d’œuvre peu qualifiée (14,2% contre 10,7 en France, 6,3 en Suède et 2,3 en Norvège)(4).

Comme leurs partenaires occidentales, mais de manière plus marquée encore, c’est en priorité les emplois peu qualifiés que suppriment les entreprises allemandes, qui délocalisent massivement vers l’Europe orientale, le continent américain et la Chine. Prenant d’autres instruments de mesure, Hans-Werner Sinn pense pouvoir retracer la dynamique qui conduit aux actuels excédents commerciaux allemands. Examinant plusieurs secteurs d’excellence de l’industrie allemande, il attire l’attention sur la réduction de la part de valeur véritablement créée par les entreprises du secteur lui-même dans la valeur totale des produits. Prenons trois années de référence : 1970, 1990 et 2002. Pour l’électronique, les chiffres sont, respectivement, de 51, 47 et 37%. Pour la construction de machines-outils, de 44, 42 et 41%. Pour l’industrie automobile, de 43, 36 et 27%. Pour l’industrie chimique, de 44, 41 et 36%. Pour la métallurgie, de 39, 40 et 38%. Deux aspects sont à prendre en compte : la part de la valeur d’un produit qui revient à d’autres entreprises en Allemagne (outsourcing) ; et celle qui revient à la production à l’étranger (offshoring). 

En 1995, 20% des composantes des produits finis étaient produites par des entreprises à l’étranger, en 2000, 26%, soit la plus forte augmentation pour un pays d’Europe. Entre 1995 et 2005, la croissance de la production industrielle ne revient que pour 17% aux entreprises du secteur industriel en Allemagne mais pour 33% à des entreprises allemandes d’autres secteurs et pour 50% à des entreprises situées à l’étranger. Sur les années 1992-2004, la valeur de la production industrielle a augmenté globalement de 26% mais la part de croissance revenant à des entreprises d’autres secteurs en Allemagne est de 29% et celle revenant à des entreprises situées à l’étranger de 64%(5).
 
Selon Hans-Werner Sinn, ce sont les coûts salariaux en Allemagne dans le secteur industriel qui ont un effet dissuasif pour les entreprises et les poussent à externaliser ou à délocaliser. Un ouvrier allemand était payé en 2004 27,60 euros de l’heure, contre 23, 32 pour un Suédois, 20,74 pour un Français, 18,79 pour un Irlandais et 7,21 pour un Portugais, 4,49 pour un Tchèque, 1,45 pour un Bulgare et 1,10 pour un Chinois. Les entreprises allemandes ont, au moins depuis le début des années 1990, procédé à des délocalisations massives d’emploi et créé des chaînes de production mondiales où elles réservent à l’Allemagne les activités où la main d’œuvre doit être particulièrement qualifiée. Les emplois industriels qui subsistent en Allemagne concernent essentiellement la finition des produits, le montage de pièces fabriquées partout ailleurs dans le monde. Le secteur chimique ou celui des machines-outils sont moins touchés par l’internationalisation des chaînes de production et les délocalisations d’emploi que l’industrie automobile ou l’électronique parce qu’il s’agit de secteurs où l’avance allemande reste plus forte par rapport aux concurrents. Mais l’on a affaire à une tendance de fond, la concentration, en Allemagne même, sur la fin des chaînes de production et la réexportation de produits montés en Allemagne à partir de composantes fabriquées ailleurs. Ces produits finis peuvent être vendus cher parce qu’ils portent le label « Made in Germany ». Et c’est ce qui crée, selon Hans-Werner Sinn, les surplus commerciaux spectaculaires. Selon Sinn, on exagère à peine en disant que l’Allemagne profite de sa réputation industrielle mais qu’elle devient progressivement le « magasin industriel », le « bazar », la « quincaillerie » du monde. C’est chez elle que l’on continue, et que l’on continuera encore quelques années à venir, à s’approvisionner en produits industriels de bonne qualité. Mais il ne faut pas se dissimuler, dit-il, que si la part de production réellement effectuée en Allemagne ne cesse de diminuer, c’en est fini, à terme, du « Made in Germany ». Il existerait donc une illusion de la société allemande concernant les actuelles performances à l’exportation du pays. Les entreprises allemandes sont obligées de se concentrer sur la fin des chaînes de production et, pour justifier le maintien des sites de production allemands, elles ont fait en sorte d’obtenir, ces dernières années, le maximum de gains de productivité. Ce qui a signifié aussi l’augmentation du chômage, la main-d’œuvre étant massivement remplacée par des robots et seuls les travailleurs les mieux qualifiés restant pour assurer leur manipulation.

Les performances à l’exportation ne sont pas incompatibles avec un chômage de masse. Un seul remède : libéraliser le marché du travail ? Hans-Werner Sinn propose une libéralisation poussée du marché du travail, pour rendre la main-d’œuvre allemande à nouveau concurrentielle. La flexibilité médiocre du marché du travail est, d’un point de vue libéral, un sérieux handicap pour l’économie allemande, en particulier du point de vue de la main d’oeuvre la moins qualifiée : mise en concurrence avec une main d’œuvre guère plus qualifiée mais qui accepte d’être payée cinq, dix ou quinze fois moins cher, elle est automatiquement écartée de l’accès à l’emploi. Mais jusqu’où peut-on aller ? On touche là aux limites de la pensée économique néo-libérale appliquée au monde actuel. Imaginons que les peuples d’Europe de l’Ouest, ce qui est loin d’être le cas, entrent dans la logique de la flexibilisation totale du marché du travail. Si l’on en fait l’unique instrument d’action, on ne rendra pour autant jamais concurrentielle notre main d’œuvre. Il est impossible, comme le souligne Sinn lui-même, que l’écart salarial entre l’Allemagne et la Bulgarie, ou la Chine, se réduise en moins de deux générations. « A long terme, nous serons tous morts » a déclaré Keynes un jour à ceux qui prônaient un libéralisme absolu pour faire régresser le chômage sur le « long terme ». 

Pour les économistes néo-libéraux, la mondialisation est un fait inéluctable, il faut vivre avec l’exclusion sociale qu’elle engendre, en faisant un effort de formation pour les nouvelles générations et concentrer les secteurs industriels de nos économies sur les hautes technologies, sur les domaines qui demandent une forte concentration du capital et non de la main d’œuvre. Mais l’hyperconcentration sur la fin des chaînes de production, qui nécessitent un fort apport capitalistique n’est-elle pas précisément le symptôme de cette « économie de bazar » pointée du doigt par Hans-Werner Sinn ? L’économiste munichois, au-delà de la dénonciation – légitime mais à l’opposé de l’aspiration au salaire minimum actuellement répandue en Allemagne - des rigidités du marché du travail, bute, sans vraiment chercher à les résoudre, sur les impasses de la mondialisation sous sa forme actuelle. Il refuse toute forme de protection du marché du travail national ou européen, même un rétablissement de tarifs douaniers qui se substituerait à la coûteuse et trop souvent inefficace protection sociale. Son argument est que l’Allemagne est trop dépendante des marchés extérieurs pour l’exportation de sa production. Un repli protectionniste serait mortel, dit-il, pour le seul pan de l’économie qui fonctionne malgré tout, celui des entreprises tournées vers l’exportation – les exportations allemandes ont représenté 36% du PIB en 2005. Il vaut peut-être la peine, ici, de rappeler que beaucoup des actuels néo-libéraux, oublient de relire leurs grands ancêtres : qui a écrit : « A la vérité, s’attendre que la liberté du commerce puisse jamais être entièrement rendue à la Grande-Bretagne, ce serait une folie aussi grande que de s’attendre à y voir jamais réaliser la république d’Utopie ou celle d’Océana » ? 

C’est Adam Smith, au chapitre II du Livre IV de La Richesse des nations(6). Relisez ce chapitre et vous comprendrez ce qui distingue l’époque où les libéraux n’avaient pas oublié que l’analyse économique s’enracine dans la philosophie morale, la sociologie et l’histoire de l’économétrie triomphante chez beaucoup de néo-libéraux ou même du dogmatisme en matière de libre-échangisme des « ordo-libéraux » dans la République Fédérale des années 1950. On oublie trop souvent aujourd’hui – encouragés par la modélisation mathématique ou par l’assimilation abusive entre protectionnisme et refus de l’économie de marché – que Smith ou Ricardo mettaient bien des conditions à ce qu’ils appelaient la « liberté du commerce ». La théorie des avantages comparatifs, que l’on nous serine depuis trois décennies, n’est développée par Ricardo qu’à propos d’économies de développements à peu près équivalents. Pour être parfaite, la concurrence doit être non faussée. Et c’est en authentique héritier de Smith ou de Ricardo que Maurice Allais ne cesse de dénoncer l’illusion qui entoure la mondialisation sous sa forme actuelle : il ne peut y avoir un véritable libre-échange en l’absence d’ordre monétaire et dans l’asymétrie radicale provoquée par des écarts de salaire qui vont de un à trente. La question que nous devons poser à nos amis allemands est de savoir si l’enthousiasme pour le libre-échange mondial, répandu chez les économistes qui ont construit le « modèle allemand » de l’ère Erhard, peut servir de pensée économique dans le monde actuel. Je voudrais attirer l’attention sur trois éléments : 
• le commerce extérieur allemand reste aux deux tiers un commerce interne au continent européen. 
• Les entreprises allemandes ont substitué la logique du « made by Siemens » à celle du « made in Germany » et il faut poser la question du coût social de cette politique. 
• Une mise en perspective historique s’impose entre la mondialisation d’aujourd’hui et celle d’avant 1914, qui fera ressortir d’étonnantes continuités. L’Allemagne commerce encore pour 40% avec la seule zone euro Les chiffres sont incontestables – aujourd’hui encore, ce sont les importations européennes et même celles de l’Union européenne qui tirent les exportations allemandes. 
• Dans les dix premiers pays destinataires des exportations allemandes, en 2005, il y a six pays de la zone euro, sept membres de l’Union européenne et neuf pays européens. 
• Dans les vingt premiers pays destinataires des exportations allemandes, on compte neuf pays de la zone euro, douze membres de l’Union européenne, et seize pays européens, dont la Russie. • Dans les trente premiers pays destinataires des exportations allemandes, il y a dix pays de la zone euro, treize membres de l’Union européenne et vingt pays européens. 
• La zone euro permet à l’Allemagne de réaliser environ 43% du produit de ses exportations ; l’Union Européenne 62% et l’Europe 75% ! 
• la Grande-Bretagne représente environ 7% du produit des exportations allemandes, performance située entre les USA (9%) et le Japon (5%). 
• Pour l’instant, la Chine absorbe autant d’exportations allemandes que la Pologne et quatre fois moins environ que la France. 
• La France reste le premier partenaire de la RFA, absorbant 10% des exportations allemandes. Regardons à présent ce qu’il en est des importations. 
• Dans les dix premiers fournisseurs de l’Allemagne en 2005, on trouve cinq pays de la zone euro, six membres de l’Union européenne et huit pays européens, dont la Russie. 
• Dans les vingt premiers fournisseurs de l’Allemagne, on trouve sept pays membres de la zone euro, treize pays membres de l’Union européenne et seize pays européens. 
• Dans les trente premiers pays fournisseurs de l’Allemagne, on trouve neuf pays membres de la zone euro, quinze pays membres de l’Union européenne et vingt pays européens. 
• L’Allemagne se fournit pour 40% dans la zone euro ; pour 58% dans l’Union européenne et 70% sur l’ensemble du continent européen. 
• Onzième pays importateur de produits « made in Germany », la Chine est le quatrième fournisseur de l’Allemagne, quasiment à égalité avec les Etats-Unis (respectivement 6,3 et 6,5% des importations allemandes). 
• La France et les Pays-Bas fournissent chacun presque 9% des exportations allemandes. Le commerce extérieur allemand reste, jusqu’à nouvel ordre, centré sur l’Europe et plus particulièrement sur l’Union européenne. Malgré une croissance relativement faible, ces dernières années, par rapport au reste du monde, la zone euro représente, à elle seule, 40% du commerce extérieur allemand. Le Marché Commun des Pères fondateurs continue à absorber 29% des exportations allemandes et à fournir 29% des importations allemandes ! A l’inverse, la Chine, ne fournit pour l’instant que 6,3% des importations allemandes et n’absorbe que 2,5% des exportations de la République Fédérale. Combien de temps faudrait-il pour faire de la Chine un partenaire commercial aussi intéressant pour l’Allemagne que la « vieille Europe » ? Ajoutons que bien évidemment la substitution d’un pays comme la Chine aux grands partenaires commerciaux actuels de l’Allemagne, qui se trouvent en Europe, signifierait la destruction de l’environnement économique historique de l’Allemagne. Relancer la croissance européenne rapportera plus économiquement que jouer la carte de la mondialisation. 

Devant la faiblesse de la croissance de ses principaux partenaires et la stagnation en Allemagne même, les organisations patronales allemandes misent sur la conquête de nouveaux marchés à l’exportation : Europe de l’Est, Chine, Inde, Amérique latine, Asie centrale, Moyen-Orient. Elles militent pour la poursuite de l’instauration d’un libre-échange absolu, sont disposées à sacrifier l’agriculture européenne en échange de l’accès libre au marché industriel et des services dans les pays en développement. Sauf en ce qui concerne l’Europe de l’Est, il s’agit d’un mauvais calcul. Les pays en développement n’améliorent qu’à la marge les chiffres des exportations allemandes. La Chine ou l’Inde sont des marchés problématiques car ils sont plus intéressés par la délocalisation des emplois européens à leur profit que par l’augmentation des importations qu’ils effectueraient en provenance de l’Europe : les gains qu’ils procurent à l’Allemagne sont provisoires (comparés à la dynamique de croissance de la Communauté puis de l’Union européenne sur cinq décennies) puisque ces pays ont vocation à s’insérer dans des zones commerciales régionales asiatiques. Un jour, les transferts de technologie leur permettront de se passer d’importer leurs machines-outils ou leurs voitures d’Allemagne. Si l’on ajoute la prise en compte des incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la consommation aux Etats-Unis (pays dont la RFA est devenue beaucoup plus dépendante dans les années 1990), il serait beaucoup plus utile à l’Allemagne de réfléchir aux moyens de relancer la croissance chez elle et chez ses principaux partenaires commerciaux. Un retour à la croissance en Allemagne passe par la redynamisation des principaux partenaires commerciaux, hors Etats-Unis. Cela veut dire relancer la croissance dans l’UE, et en particulier dans la zone euro. La relance de la croissance dans la zone euro ne peut pas passer par la seule libéralisation du marché du travail. Ou, plutôt, cette dernière, indispensable pour libérer les forces créatrices présentes dans nos sociétés – ou éviter que les individus les plus innovateurs ne partent travailler ailleurs – doit être accompagnée d’un certain nombre d’autres mesures. Il faut comprendre que nos sociétés, pour lesquelles l’Etat-providence, même menacé, reste un amortisseur des chocs causés par la mondialisation, n’accepteront la concurrence et les remises en causes des « avantages acquis » que si elles ont le sentiment d’être protégées en même temps contre les asymétries de la mondialisation. Des mesures indispensables comme l’allègement des charges sociales, ou la réforme d’un système éducatif vidé de sa substance par l’égalitarisme mal compris du collège unique (de la Gesamtschule en Allemagne), ou l’investissement dans la recherche n’auraient aucun sens si elle ne s’accompagnaient pas de mesures correctrices des asymétries de l’économie internationale. 

Le vrai libéralisme est dans le maintien des grands équilibres (équilibre des pouvoirs, équilibre des puissances, équilibre budgétaire, équilibre commercial etc…). C’est pourquoi il faudra commencer par combattre : 
• l’asymétrie du système monétaire international, qui, centré sur l’étalon-dollar, attire 75% de l’épargne mondiale aux Etats-Unis ; il serait temps que la zone euro ait une attitude plus offensive, soit qu’elle pousse jusqu’au bout la logique de rigueur monétaire, en instaurant un euro-or qui attirerait les capitaux vers l’Europe par la confiance qu’il inspirerait ; soit que la BCE développe une politique monétaire souple, à l’anglo-saxonne. 
• le dumping social des pays à bas salaires. Si l’on prend au sérieux le libéralisme économique et l’idée de concurrence parfaite sur lequel il repose, force est de constater qu’à partir du moment où un Etat qui reste largement totalitaire comme la Chine post-communiste met à la disposition des entreprises transnationales une main d’œuvre qui est dans l’incapacité d’exiger quelque justice sociale que ce soit et qui en fait travaille dans des conditions de véritable servage, la libre concurrence, en fait, n’existe pas. Dans ces conditions, il serait normal que l’Union européenne défende ses populations contre une concurrence déloyale et pénalise les entreprises qui profitent cyniquement de la contrainte politique encore pratiquée en Chine. Il faut savoir réintroduire le facteur temporel dans la réflexion économique. Il y a ce qui est de l’ordre du long terme : les investissements dans la formation et la recherche ; pour qu’ils puissent porter des fruits et, surtout, pour être en mesure de mobiliser les financements nécessaires, il faut empêcher toute déstabilisation à court ou à moyen terme. La mondialisation actuelle, qui se caractérise par des asymétries, est un facteur de déstabilisation sur le court terme. Pour assurer la réussite des réformes de longue haleine, il faut des mécanismes de protection externe. Cela passe, pour le sujet qui nous intéresse, par la préservation de l’emploi industriel, donc le retour au principe d’une « préférence communautaire » qu’on appellera plutôt « priorité européenne ». Imposer la « priorité européenne » Si l’on laisse de côté la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui ont fait le choix, dans les années 1980, de la désindustrialisation, les principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne, qui se trouvent dans la zone euro, sont confrontés aux asymétries de la mondialisation, en particulier la pression des bas salaires chinois. L’absence de véritables règles à la mondialisation réduit d’avance à néant tous les efforts que pourront faire les sociétés en matière de compression du coût du travail ou de gains de productivité. Comment faire pour répondre à la fois aux exigences de compétitivité d’une économie moderne pleinement insérée dans la mondialisation tout en ne sacrifiant pas ce qui crée principalement la richesse d’un pays, l’emploi industriel - et donc sa capacité à s’équiper, à exporter et à se procurer les ressources financières qui lui permettront, suivant une répartition propre à chaque société, d’épargner, d’investir et de consommer ?(7) La seule réponse possible est celle d’une zone de libre-échange régionale – qui empêche chaque pays de s’endormir à l’abri de tarifs douaniers nationaux - qui soit capable en même temps de se prémunir contre les asymétries de la mondialisation grâce à des tarifs extérieurs communs. C’est la description de ce que fut le Marché Commun européen durant les Trente Glorieuses. Il est temps de revenir à la priorité européenne qui a fait la croissance de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Si l’on reprend le raisonnement de Hans-Werner Sinn, pour l’affiner, il est certain qu’il faut libérer les forces créatrices des économies nationales en Europe, inexploitées ou sacrifiées à un coûteux financement de l’assurance chômage ; mais il faut tenir compte aussi du fait que l’intérêt de l’Europe n’est pas dans une course vers la compression des salaires. L’économie allemande est entrée dans un cercle vicieux où l’augmentation permanente des performances à l’exportation se substitue à un équilibre entre consommation interne et exportation. Que l’Allemagne ait traditionnellement souhaité moins consommer et plus exporter que ses voisins est une chose ; qu’elle voie dans la caricature de cette attitude la norme pour l’Europe et surtout le remède à ses difficultés économiques en est une autre. L’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe est dans la création d’un grand marché régional au sein de l’économie mondialisée, comme l’Extrême-Orient en créera un, inéluctablement, autour de la Chine et du Japon. L’Europe possède tous les atouts nécessaires à la compétitivité internationale : elle a les ressources énergétiques russes, la main d’œuvre bon marché est-européenne pour les activités à forte concentration de main d’oeuvre et les capacités d’être en pointe dans les nouvelles révolutions industrielles et techniques grâce au savoir-faire accumulé dans la vieille Europe. Un protectionnisme intelligent– dont Paul Bairoch a montré qu’il était l’indispensable accompagnement des phases de prospérité économique(8) – étendu à la grande Europe permettrait de redynamiser le marché du travail à l’Ouest de l’Europe et de laisser les salaires progressivement augmenter à l’Est de l’Europe. Donc de relancer les capacités d’absorption par l’Europe de l’Ouest des exportations allemandes et de faire des pays d’Europe centrale et orientale non plus seulement des réservoirs de main d’œuvre bon marché pour les PME allemandes mais des pays qui eux aussi absorbent une part toujours croissante de la production allemande. Dans la vieille Europe, on n’aurait plus affaire à la protection d’un nombre toujours plus réduit de salariés de l’industrie, concentrés dans des secteurs à haute productivité et exclusivement tournés vers l’exportation, mais à une nouvelle création d’emploi équilibrée, entre secteurs à forte concentration capitalistique, industries de main d’œuvre et un secteur des services sans excroissance parasitaire(9). Dans la nouvelle Europe, on créerait la possibilité d’un authentique décollage économique auto-centré. L’Allemagne a tout à perdre de l’absence de « priorité européenne » : En faisant le choix de l’Europe, dans les années 1950, la RFA a posé les bases de son « miracle économique » de l’après-guerre. En fait, elle renouait avec la logique de mondialisation équilibrée du début du XXe siècle. Si l’on envisage en effet la plus longue durée historique, on est frappé de voir les permanences des tendances de fond du commerce extérieur allemand sur un siècle. A la veille de 1914, Le Reich wilhelmien écoulait les trois quarts de ses exportations sur l’ensemble du continent européen(10). En 1913, la Grande-Bretagne absorbait 14,2% des exportations allemandes, l’Autriche-Hongrie 10,9%, la Russie, 8,7%, la France 7,8%, Les Etats-Unis 7,1%, les Pays-Bas, 6,9%, la Belgique 5,5 et la Suisse 5,3%(11). La même année, le Reich se fournissait pour 15,9% aux Etats-Unis, pour 13,2% en Russie, pour 8,1% en Grande-Bretagne, pour 7,7% en Autriche-Hongrie, pour 5,4% en France et pour 3,2% en Belgique(12). Ajoutons cependant qu’à cette époque, les exportations ne représentaient que 16% du PIB(13) et qu’un protectionnisme modéré n’empêchait pas la croissance constante du commerce mondial et des capacités exportatrices de l’économie allemande. Pour un indice 100 en 1872, les exportations mondiales ont connu un essor uniquement à partir de l’introduction progressive et généralisée, à la fin des années 1870, de tarifs protectionnistes pour sortir de la Grande Dépression : 110 en 1882, 120 en 1892, 150 en 1902 et 250 en 1912. Les exportations allemandes connaissent, en période protectionniste un essor parallèle : pour un indice 100 en 1872, 120 en 1882, 140 en 1892, 190 en 1902 et 300 en 1912(14). On peut même dire que l’équilibre entre exportations allemandes vers l’Europe et importations allemandes d’Europe est mieux assuré aujourd’hui qu’il y a un siècle. La mondialisation du début du XXe siècle fut plus équilibrée que celle que nous vivons actuellement parce qu’elle reposait sur une monnaie mondiale indépendante de la politique des Etats, l’or, et parce que les Etats pratiquaient un protectionnisme modéré. Bien que l’idéologie libre-échangiste ait dominé les esprits dès les années 1950, la Communauté européenne fut, durant les Trente Glorieuses, protégée par l’ordre monétaire relatif de Bretton Woods et par la fermeture d’une partie du monde – l’Eurasie communiste aux échanges internationaux. Au moment où les salariés européens de l’Ouest sont mis en concurrence avec la main d’œuvre des pays de l’ancien bloc soviétique et surtout celle d’un Etat encore partiellement totalitaire, la Chine, il devient suicidaire, de refuser à l’Union européenne, et a fortiori à la zone euro, tout mécanisme de sauvegarde dans la mondialisation. C’est préparer un désastre économique et social sans précédent. L’actuelle embellie des exportations n’aura qu’un temps pour la République Fédérale car, un jour les Allemands devront accepter la délocalisation massive de leur emploi industriel dans les pays émergents s’ils veulent continuer à y jouer un rôle. En gros le modèle sino-américain actuel, sans que la RFA possède les atouts financiers des Etats-Unis. Et les principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne seraient toujours plus touchés par la stagnation de la consommation en Allemagne. S’accentuerait alors un cercle vicieux, déjà amorcé, qui défait progressivement la spirale vertueuse des « trente glorieuses » : les principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne seraient de moins en moins en mesure d’exporter vers l’Allemagne et, surtout, du point de vue d’une économie qui a encore plus besoin que la leur d’exporter, d’absorber la production allemande. L’intérêt de l’Allemagne n’est pas dans l’étiolement économique et la déstabilisation sociale de ses principaux partenaires commerciaux. Les masses financières en jeu sont trop importantes pour que la RFA puisse se payer le luxe de se passer de la consommation, par les membres historiques de la construction européenne de sa production industrielle. Elle doit au contraire tout faire pour que ceux-ci soient à nouveau en mesure de consommer massivement ses propres produits. Elle ne peut pas non plus, sans rompre la solidarité européenne, accepter chez elle un chômage de masse qui restreint de fait sa propre consommation et lui fait réduire ses importations – les principaux fournisseurs de la RFA restent les Européens et, plus particulièrement le noyau historique de l’Union européenne. 

Durant les deux dernières décennies, l’Allemagne s’est fixé des objectifs contraires à son engagement historique dans une « construction européenne » qui a permis sa propre reconstruction économique après la guerre. En effet, elle a, depuis vingt ans : 
• misé sur le consommateur américain plutôt que sur le consommateur allemand et européen ; 
• tenté de concurrencer les Etats-Unis en Amérique latine en voulant faire signer à cette dernière un accord de libre-échange avec l’UE ; 
• poussé à l’abaissement des tarifs douaniers dans les pays en développement, en échange de l’abandon de l’agriculture européenne, et cela pour des gains à l’exportation qui seront infimes par rapport à ce qu’apporterait un retour à la croissance dans la zone euro ; 
• parié sur le marché chinois et surtout sur l’immense « armée de réserve » de l’industrie chinoise, au risque de contribuer à créer un concurrent mortel pour l’Allemagne elle-même et pour l’Europe. La politique de « priorité européenne » est la seule qui corresponde à la structure réelle des réseaux commerciaux dans lesquels s’insère l’Allemagne. La République Fédérale réalise 29% de son commerce avec le Marché Commun des fondateurs, 40% avec la zone euro, 63% avec l’Union européenne et 75% avec « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural ». « Priorité européenne signifie donc : 
• la priorité donnée à la consommation européenne ;
• la priorité donnée aux échanges avec les partenaires européens historiques mais aussi l’élaboration d’un pôle de stabilité dans la mondialisation qui comprenne l’Europe de l’Est et la Russie ; 
• l’élaboration de mécanismes de sauvegarde pour l’UE qui permettent aux pays membres de se battre à armes égales dans la mondialisation avec les autres zones de production dans le monde. La vieille priorité donnée par la RFA à l’exportation sur la consommation interne n’est pas contraire aux intérêts de l’Europe tant que l’économie allemande accepte que son environnement économique immédiat ait les moyens de renforcer ses capacités d’absorption de la production d’outre-Rhin. Et tant qu’elle ne laisse pas s’étioler ses besoins de consommation et d’équipement en laissant se développer un chômage de masse dont l’ampleur est le fruit d’une attitude fataliste face à la mondialisation. 

Pourquoi parler de tout cela ? C’est pour montrer, comme je le disais en introduction, le rapport paradoxal que l’Allemagne entretient avec l’Europe. A la fois elle s’y impose comme la grande puissance exportatrice, elle a, depuis les années 1970, largement contribué à faire abandonner le principe de préférence communautaire et, en même temps, l’Allemagne semble largement dépendante des capacités d’absorption du marché européen pour rester dans son rang de première puissance exportatrice. On a donc là une relation tout à fait paradoxale à l’Europe, plus compliquée que ce qu’on dit d’habitude. C’est une façon de lancer le débat de ce soir puisque la question qui se pose aujourd’hui pour la République fédérale d’Allemagne - comme, peut-être, elle se posait déjà au début du XXe siècle – est de savoir dans quelle mesure elle est d’abord une puissance européo-centrée ou une puissance mondiale (je parle ici uniquement de l’économie). 

Je vous remercie. 

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(1) Lorsqu’aucune autre référence n’est donnée, les chiffres sont tirés du site internet du statistisches Bundesamt, www.destatis.de à la rubrique Aussenhandel. 
(2) Cornelius Torp, Die Herausforderung der Globalisierung. Wirtschaft und Politik in Deutschland 1860-1914, Vandenhoek & Ruprecht, Göttingen, 2005, p.69. 
(3) Hans Werner Sinn, Die Basar-Ökonomie. Deutschland: Exportweltmeister oder Schlusslicht?, Econ, Munich, 2005, 
(4) Sinn, op.cit., p.138-139 et p.86. 
(5) Tous ces chiffres se trouvent dans Sinn, op.cit., p.100-110. 
(6) Tome 2, p.60 dans l’édition Garnier Flammarion, Paris, 1991 
(7) Les Etats-Unis qui ont largement laissé détruire leur emploi industriel ne peuvent continuer à consommer que parce que le statut de monnaie de réserve du dollar leur permet de s’endetter à raison de 2 milliards de dollar par jour 
(8) Paul Bairoch, Mythes et paradoxes de l’histoire économique, Paris, La découverte, 1994. 
(9) Sur le caractère artificiel et même parasitaire de bien des emplois créés dans les services, voir Emmanuel Todd, Après l’Empire, Paris, Gallimard, 2003. 
(10) Cornelius Torp, Die Herausforderung der Globalisierung. Wirtschaft une Politik in Deutschland, Vandenhoeck & Ruprecht., Göttingen, p.77. 
(11) Torp, op.cit., p.79 
(12) Torp, op.cit., p.83. 
(13) Torp, op.cit., p.66 
(14) Torp, op.cit., p.61.

La Lituanie indignée par la perspective de négociations UE-Russie

La Lituanie refuse toute idée de reprise des négociations sur un partenariat entre l'Union européenne et la Russie.
A l'origine du litige, une offensive géorgienne dans la nuit du 7 au 8 août pour prendre le contrôle de l'Ossétie du Sud s'est soldée par une contre-attaque de l'armée russe qui a occupé une bonne partie du territoire géorgien avant de se replier début octobre sur les deux régions séparatistes, que Moscou a reconnues fin août et avec lesquelles elle a signé des accords de coopération militaire.
Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue russe Dmitri Medvedev ont conclu à la mi-août un plan pour mettre fin au conflit armé en Géorgie, qui prévoit que les troupes russes doivent se retirer dans leurs positions et le qu'elles occupaient avant le conflit avec le même nombre de militaires de la période antérieure aux hostilités.
Le haut responsable réagissait aux propos du ministre des affaires étrangères français Bernard Kouchner, qui a laissé entendre que l'UE et la Russie pourraient décider de reprendre leurs négociations, lors de leur sommet à Nice le 13 novembre.

"Nous sommes réellement choqués par une telle proposition", a affirmé à l'AFP le haut responsable lituanien. "Le ministre propose lui-même d'enfreindre un accord que son président a négocié avec la Russie", a-t-il dit.
La Lituanie, qui assure être soutenue par plusieurs nouveaux membres de l'UE, entend se prononcer très fermement lors de la prochaine rencontre des ministres des affaires étrangères européens.
La Lituanie s'apprête à changer de gouvernement mais cela ne risque pas d'assouplir la position de cette ancienne république de l'URSS, les conservateurs, vainqueurs des récentes législatives ,ayant une ligne encore plus stricte vis-à-vis de la Russie.

source AFP

La guerre des drones a bel et bien commencé

Les drones expérimentés pour la première fois par les Américains au Vietnam, puis par les Israéliens au Liban, que l’on appelle aussi « UAV » (unmanned aerial vehicles) ou « UCAV » (unmanned combat aerial vehicles) - sont longtemps restés des armes secrètes.

Téléguidés depuis le sol par un opérateur maniant un « joystick », ils sont désormais capables de décoller et d’atterrir automatiquement et communiquent aussi bien avec les satellites qu’avec les fantassins. Demain, leur évolution technologique leur permettra d' agir de manière autonome comme des robots.



Sur tout les fronts :
Les drones bourrés d’électronique, dotés des systèmes optroniques, radars, caméras infrarouges et thermiques, parfois armés jusqu’aux dents, peuvent remplir toutes sortes de missions jusque là réservées aux avions habités : faire du renseignement aérien, tester les défenses adverses, servir à l’acquisition de cibles ou surveiller les frontières et les zones sensibles.

En Irak et en Afghanistan, l’armée américaine emploie aujourd’hui en permanence 700 drones. Conçus pour l’observation et le renseignement, ils sont aussi utilisés pour des missions de type « search and destroy ». Désormais la CIA et le Shin Beth israélien ont déjà utilisé des « drones tueurs » pour éliminer un tir de missiles des « terroristes ».

Du micro drone Nanoflyer, qui ne pèse que 2,7 grammes et tient dans la main, au drone géant Global Hawk dont l’envergure de 34 mètres est celle d’un Airbus A320, en passant par le petit drone-hélico Scorpio de Survey Copter, il existe une gamme très large d'appareils.



Economique et efficace

Le système de drone d’observation SIDM qui vient d’être livré par EADS à l’armée de l’air française a coûté 41 millions d’euros pour trois avions sans pilotes « Eagle 1 », avec leurs équipements d’observation et la station de pilotage au sol.
L’armée de terre a déboursé 90 millions d’euros pour 18 drones tactiques « Sperwer » alors qu'un avion de combat de nouvelle génération peut coûter jusqu’à 80 millions d’euros pièce.
(On notera au passage que des drones français, fabriqués par des industriels français et livrés à l'armée française, portent des noms de consonance anglo-saxone)


Autre avantage, leur endurance : les drones peuvent rester en vol plus de 24 heures, alors que les pilotes les plus entraînés effectuent rarement des missions supérieures à 4 heures ce qui permet aux militaires de disposer en permanence d’images en temps réel au-dessus d’un objectif, sans risquer de perdre un pilote.

Conséquence: La plupart des armées modernes, et même le Hezbollah libanais, qui a fait voler un drone au-dessus d’une position israélienne, ont donc commencé à s’équiper en UAV.
Et pour les militaires français, à terme, les avions multi rôles comme le Rafale effectueront des missions de concert avec les engins sans pilote.



Un marché potentiel énorme
Le marché des drones militaires est encore naissant, mais il devrait représenter de 4 à 5 milliards de dollars d’ici à 2010, dont un tiers en dehors des Etats-Unis. La Délégation générale pour l’armement (DGA) a ainsi recensé 300 programmes d’UAV et UCAV à travers le monde.

A eux seuls, les Etats-Unis vont dépenser 15 milliards de dollars pour équiper leurs forces armées en drones. Et la très secrète Defense Advanced Research Projects Agency (Darpa) prépare « l’avion de combat robot du futur » avec les programmes X-45 (Boeing) et X-47 (Northrop).



La France dans la course
Dans les années 80, la France a acheté des UAV canadiens et israéliens avant l'arrivés des premiers drones tactiques français Crécerelle et Sperwer. Pour le Directeur délégué défense du groupe Safran, Gérard Lepeuple aujourdh'ui: « Sur le plan technologique, nous n’avons rien à envier aux Américains"

Ainsi Thalès a décroché le contrat de drone d’observation Watchkeeper (900 millions d’euros) auprès de l’armée britannique. Et Sagem (groupe Safran) a déjà vendu une centaine d’exemplaires du Sperwer à l’armée française et à l’export (Pays-Bas, Danemark, Canada, Grèce, Suède). Résultat : un chiffre d’affaires drones de 75 millions d’euros l’an dernier.

La France développé le programme de drones d’observation Euromale confié à EADS et le démonstrateur de drones de combat Neuron piloté par Dassault pour se doter d’une véritable industrie des drones.

Le projet Neuron, initié au Bourget 2003, est un démonstrateur de drones de combat qui volera en 2010, mais n’a pas vocation à équiper les forces armées. Il s’agit de préfigurer l’avion de combat du futur, en faisant avancer la recherche sur la furtivité, l’armement et l’insertion de ces engins dans la guerre en réseau.

Lancé en 2004, le programme Euromale (pour moyenne altitude longue endurance) vise a dévelloper un drone qui sera capable d’effectuer des missions de 24 heures à 15.000 mètres.

Seul problème mais de taille, notre pays veut développer ces initiatives françaises dans un cadre à dimension européenne, mais l'UE ne se passionne guère pour les projets industriels et du coup, ces deux projets pourraient bien ne pas aboutir!



L'UE à la traîne.
Le projet Neuron court après ses financements : doté de 400 millions d’euros, dont la moitié supportée par la France, : le reste du financement serait peut être apporté par la Suède (Saab), la Grèce (HAI), la Suisse (Ruag), l’Espagne (EADS Casa) et l’Italie (Alenia).

Même chose pour Euromale: la France financera plus de la moitié des 300 millions d’euros nécessaires au programme (75 millions sur le budget de la Défense et 100 millions pour EADS). Reste à convaincre les autres partenaires potentiels (Espagne, Italie, Grèce, Finlande...) de mettre la main au porte-monnaie.

Alors que le marché est énorme, l’Europe peine à suivre le mouvement bien que les armées des pays de l'UE auront besoin d’au moins 400 drones tactiques, 120 drones de longue endurance et une centaine de drones de combat.

Les industriels français sont inquiet : « Si l’Europe n’injecte pas beaucoup d’argent et vite dans les drones, nous allons prendre beaucoup de retard sur les yankees », dit l’un d’entre eux.
Une nouvelle fois, l'UE nous prouve, qu'elle nous coûte cher et qu'elle ne sert à rien.

130 milliards pour l'Europe et bientôt un impôt européen


18,9 milliards d’euros pour l'Europe

C’est la somme que versera la France à l’Union européenne pour le budget de 2009. Les députés ont en effet adopté, lundi 27 octobre, l’article 33 du projet de loi de finances qui détermine les ressources allouées par la France à l’Europe.

La progression est de près de 200 millions d'euros par rapport au montant effectivement versé en 2008, qui a lui-même dû être révisé à la hausse de 300 millions par rapport à la prévision initiale. Cette allocation de ressources propres fait en effet partie des crédits « évaluatifs ». La somme peut donc évoluer en fonction des besoins.

"La contribution française dépassera en 2009 les 300 euros par français ", note Nicolas-Jean Bréhon spécialiste des finances communautaires et créateur du site http://www.finances-europe.com/.

Vers la création d'un impôt européen

Les Etats membres ont fini par se mettre d’accord en juin 2007 sur une révision du système des ressources propres de l’UE sur la période 2007-2013. L’ensemble des Etats membres devraient avoir ratifié le texte d’ici la fin de l’année.

Au centre du débat à l'Assemblée nationale, lundi 27 octobre, l'objet était la question des ressources propres de l’UE et notamment de l’impôt européen. Aujourd’hui le budget de l’UE est calculé en fonction du revenu national brut de chaque Etat membre. Pierre Lequiller (UMP) ou encore Jean-Louis Dumont (PS) ont plaidé pour la mise en place d'un impôt européen. Envisagée notamment par le député européen Alain Lamassoure dans un rapport sur l’avenir des ressources propres de l’UE, approuvée par le Parlement en mars 2007, cette proposition pourrait cependant faire partie des discussions à venir sur le budget de l’UE.

La France est donc le deuxième contributeur net de l’UE. Entre 1982 et 2008, la participation du pays a été « multipliée par quatre » en valeur, a souligné le rapporteur du projet de loi, le député Gilles Carrez (UMP). Une augmentation liée en grande partie à l’élargissement de l’Europe.

La Commission européenne se moque des parlementaires européens


Paquet Télécom

La Commission européenne revient à la charge sur la réforme européenne des secteurs d'Internet et des télécommunications. Rejetant une décision votée par le Parlement européen en septembre, Bruxelles continue à plaider pour un régulateur européen des télécoms.

Lors de leur réunion du 27 novembre, les ministres européens des Télécommunications débattront du nouveau projet de la Commission européenne sur la révision du « cadre réglementaire pour les communications électroniques ». La proposition révisée, réinstaure le droit de veto de la Commission tout en mettant en place un nouveau bureau des régulateurs européens des télécommunications (OETR) qui sera sous le contrôle strict de Bruxelles.

La Commission tente donc d'ignorer les propositions approuvées par le Parlement plus tôt cette année. Dans un vote du 24 septembre, les eurodéputés ont rejeté la « super autorité » européenne proposée par la Commission - l'AEMCE - en la remplaçant par une sorte de forum pour les régulateurs nationaux (renommé BERT). Mais l'exécutif européen refuse d'appliquer ces amendements, privilégiant à la place l'instauration d'une nouvelle autorité appelée OETR, soeur jumelle de l'AEMCE, qui serait dirigée par un conseil administratif composé de 12 membres, dont une moitié serait désignée par la Commission, l'autre par les gouvernements.

Les autorités nationales seraient représentées individuellement dans un conseil d'administration secondaire qui bénéficierait d'une fonction consultative auprès du conseil dirigeant.

Techniquement, la Commission remet sur la table son plan initial sans tenir compte des objections des états membres et du soit disant "parlement européen" (qui n'a en réalité pratiquement aucun pouvoir, comme le montre indéniablement cette affaire).

L'europe et les organisations internationales permettent d'éloigner les citoyens des centres de pouvoir et ainsi d'imposer des politiques qui auraient été massivement rejetées dans un cadre national.

L'UE et le mondialisme, faisant l'économie de la démocratie, avance à grand pas, en brisant au passage tous les contre-pouvoirs. Cette marche forcée vers un gouvernement mondial aura pour corolaire, la tyrannie et l'arbitraire de nos dirigeants, et le désespoir et la misère de l'immense majorité de la population réduite en esclavage feutré.

La Commission européenne veut décider seule des mesures correctives

Concentrations : la Commission européenne révise la communication sur les mesures correctives et modifie le règlement d'application du règlement sur les concentrations.

Encore récemment, au coeur d'affaires retentissantes, comme Gaz de France/Suez ou Thomson/Reuters, le principe d'une "concurrence libre et non faussée" imposée par l'UE aux nations de la CEE, a souvent donné lieu à des mesures et à des interprétations douteuses.

Une situation qui ne dérange pas les responsables européens qui souhaitent visiblement renforcer leurs contrôles.

Arme de guerre de l'Union européenne contre les états et les politiques industrielles nationales, les mesures correctives sont, de l'aveu de Madame Neelie Kroes, commissaire chargée de la concurrence : « un élément très important du contrôle des concentrations car elles permettent de préparer le terrain pour la concentration des entreprises » selon le point de vue dictatorial de la commission européenne bien entendu.

Les modifications apportées font suite aux conclusions de l'étude des mesures correctives appliquées dans les affaires de concentration publiées en octobre 2005. Pour cette étude, la Commission a procédé à un examen approfondi des affaires de concentration antérieures ayant donné lieu à des mesures correctives, dont elle a analysé la mise en œuvre et l'efficacité. Cette révision remplace les textes adoptés en 2001 ; elle reflète la pratique de la Commission en matière de mesures correctives et intègre des commentaires reçus dans le cadre de la consultation publique menée en 2007.

Jargon technocratique

Selon le jargon technocratique habituel à Bruxelles, la Commission européenne a décidé de : "réviser ses orientations relatives aux mesures correctives en matière de contrôle des concentrations afin de faire en sorte que les problèmes de concurrence soient traités de manière plus efficace et de proposer une information plus claire aux entreprises parties à prendre des mesures d'une concentration. Quant à la meilleure façon de répondre aux préoccupations qu'elle a exprimées"(ouf)"...

La Commission a adapté le règlement sur les concentrations (règlement (CE) n° 802/2004 de la Commission). Au centre du dispositif, un nouveau formulaire particulièrement inquisiteur («formulaire RM»). Celui-ci a été conçu pour contraindre les parties, telles que susdites, à fournir les informations jugées nécessaires par la commission Européenne.

L'objectif étant : « Cette nouvelle communication fournit des orientations claires aux entreprises quant à la politique de la Commission, dont le but est d'assurer le recours à des mesures correctives encore plus efficaces à l'avenir. »

On peut difficilement être plus clair. Les membres de la Commission européenne ne se donnant même plus la peine de dissimuler leur volonté de domination !

mercredi 29 octobre 2008

UE : La BEI pourrait aider les constructeurs automobiles européens

Les constructeurs automobiles européens devraient pouvoir obtenir une aide financière de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour développer des voitures écologiques, a indiqué mercredi la Commission européenne.

La BEI, institution de prêts à long terme de l'Union europénne, pourrait fournir aux constructeurs automobiles une aide de 40 milliards d'euros, constituée de prêts à faible taux d'intérêt, pour les aider à atteindre leurs objectifs de réduction d'émissions de dioxyde de carbone selon le Commissaire européen à l'Industrie, Guenther Verheugen.

Une aubaine pour les constructeurs automobiles européens alors que le marché des voitures neuves a diminué de 10% au troisième trimestre et devrait reculer davantage encore au quatrième trimestre.

La Commission européenne a rencontré le mercredi 29 Octobre, Christian Streiff, président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles pour discuter dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, des objectifs de baisses des émissions de gaz carbonique des voitures à compter de 2012.

Réunions secrètes à l'UE pour imposer les OGM

Le dimanche 26 octobre 2008, The Independent on Sunday nous livre la synthèse de quelques documents confidentiels plutôt étonnants. Des réunions secrètes ont été convoquées par Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne et présidées par son chef de cabinet, Joao Vale de Almeida.

A la demande de Barroso, chaque Premier ministre des 27 a nommé un représentant spécial. Pour la France, il s'agirait d'un "collaborateur proche" de Nicolas Sarkozy. Au menu, un sujet urgent et hautement stratégique : trouver les moyens d'accélérer la culture des OGM et de persuader les citoyens européens de les accepter.

En Europe, actuellement, les populations y sont majoritairement opposées, même dans les pays qui les autorisent, comme l'Espagne. Ce qui force les gouvernements à bloquer certaines décisions au niveau du Conseil des ministres. Mais la Commission européenne n'est pas tenue de demander leur avis aux gouvernements, ni aux députés européens. Elle n'est pas tenue non plus de s'expliquer devant aucune juridiction! La Commission européenne va donc imposer ses choix, comme elle en a le droit. Et ces réunions confidentielles sont destinées à arrondir les angles.
Objectif: "accélérer le processus d'autorisation en se basant sur des évaluations solides, afin de rassurer l'opinion publique".

Et Mr Barroso d'ajouter "le rôle de l'industrie, des partenaires économiques, de la science (est de) participer activement à un tel dialogue, pour rassurer des "citoyens qui se sentent mal informés".

lundi 20 octobre 2008

Tricotage : le maillage européen


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Est-il bien raisonnable de laisser des fonctionnaires s'exercer au tricot pendant les heures de travail ?

Datar et polycentrisme maillé à développement durable

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Des technocrates préparent la toile de l'araignée qu'ils ont dans le plafond.

La France des aides européennes

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Italie: le plan européen pour le climat est "une folie"

Le plan européen pour le climat "est une folie" aussi bien pour les entreprises que pour les Etats, a affirmé samedi le ministre italien de l'Adminstration publique Renato Brunetta, "L'attitude (de la Commission européenne) est une folie, surtout dans un pays manufacturier comme l'Italie qui a une densité d'entreprises supérieure à la moyenne européenne et serait désavantagé", a poursuivi le ministre au cours d'une manifestation dans le nord du pays, selon l'agence Ansa.


L'Italie nomme "plan 20-20-20" les trois objectifs que l'UE s'est fixée pour 2020: réduire de 20% ses émissions de gaz a effet de serre, 20% d'énergies renouvelables dans la consommation et 20% d'économies d'énergie.

"Nous voulons un environnement propre. Nous voulons un contrôle de l'environnement mais sans que cela tue nos entreprises et nos familles", a ajouté M. Brunetta.
Une polémique oppose l'Italie à la Commission européenne sur les coûts de la réalisation du "plan 20-20-20".


Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi estime que le coût annuel serait de 25 milliards d'euros. Selon le quotidien La Repubblica, le gouvernement italien et la Commission européenne partent des mêmes chiffres pour mettre en oeuvre ces mesures, c'est-à-dire un coût global situé dans une fourchette de 18 à 25 milliards d'euros par an.


Le quotidien La Stampa affirme pour sa part que la Commission et Rome, tout en partant du même rapport, utilisent des tableaux et des scénarios différents pour justifier cet écart dans les estimations.


Source AFP

Droit de cuissage au FMI

Le FMI a ouvert une enquête sur son directeur, le Français Dominique Strauss-Kahn, dans le cadre d'une affaire d'abus de pouvoir présumé lié à des relations intimes avec une subordonnée. Cette enquête a été lancée sur l'initiative du doyen de l'institution, Shakour Shaalan, qui représente l'Egypte et d'autres pays arabes au conseil d'administration du FMI. Le Wall Street Journal évoque des relations intimes entre DSK et Piroska Nagy, une femme mariée et une ancienne haute responsable d'origine hongroise du département Afrique du FMI .

Les enquêteurs veulent savoir si le directeur général du FMI a favorisé sa collaboratrice ou s'il a cherché au contraire à se venger. Elle a démissionné en août dans le cadre de la politique de réduction des effectifs menée par le FMI , et elle a, depuis, rejoint la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, à Londres.

Ils souhaitent également déterminer si les indemnités perçues par Piroska Nagy à son départ de l'organisation étaient supérieures à la normale.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, s'est dit "persuadé" que le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, au centre d'une enquête pour une affaire de népotisme présumé, n'avait "pas abusé de son pouvoir". Un point de vue que sont loin de partager les anciennes subordonnées féminines de DSK.

Les milieux journalistiques parisiens connaissent de longue date les tendances sexuelles très agressives de Dominique Strauss-Kahn vis à vis de la gente féminine mais ont toujours caché au grand public, ce travers peu sympathique du personnage. Les médias anglo-saxons n'ont pas eu la même complaisance.

Déja, l'an dernier, un scandale similaire avait éclaboussé la Banque mondiale et en juin 2007, le président de l'époque de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, avait été contraint à la démission après être intervenu dans le processus de promotion de sa compagne, également salariée de l'organisation.

Le FMI, qui réunit 185 pays, depuis l'éclatement de la crise financière en septembre, est pressenti par Washington pour mener des actions concertées entre les Etats et mettre en place le nouvelle ordre financier mondial.

Vassalité : la crise comme outils de promotion de l'Union transatlantique

Mondialisme en marche


A Camp David, près de Washington, le président américain George W. Bush, son homologue français Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso sont convenus de consulter les autres dirigeants internationaux la semaine prochaine "avec l'idée de commencer une série de sommets pour répondre aux difficultés auxquelles est confrontée l'économie mondiale".

Le premier sommet pourrait se tenir aux Etats-Unis, peu après les élections américaines du 4 novembre. Objectif : "examiner les progrès enregistrés pour faire face à la crise actuelle et à rechercher un accord sur le principe de réformes nécessaires pour éviter que se reproduise une telle crise et pour garantir la prospérité mondiale à l'avenir".

"Les sommets suivants seront destinés à mettre en oeuvre un accord sur des mesures précises devant être prises pour concrétiser ces principes". Les dirigeants américain et européens ont estimé qu'il serait "trop ambitieux" de vouloir traiter toutes les questions lors d'un seul sommet, a déclaré Tony Fratto, porte-parole de la Maison blanche.

Les Européens et surtout les américains veulent une réforme complète, une sorte de nouveau Bretton Woods, du nom des accords qui gouvernent depuis 1944 la finance internationale. Ils proposent une forme de supervision mondiale des marchés, qui pourrait échoir au Fonds monétaire international. Une organisation internationale sous très forte influence américaine.

Semaine européenne des forêts : 20 milliards d'euros de facture par an pour les consommateurs

Semaine européenne des forêts au siège de la FAO


La première Semaine européenne des forêts se tiendra au siège de la FAO à Rome du 20 au 24 octobre. La réunion de Rome rassemblera des représentants de 46 pays et est organisée conjointement par la Commission européenne, la FAO, la Conférence ministérielle sur la protection des forêts en Europe et la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe.

La Commission européenne a enfin dévoilé, vendredi 17 octobre, son "paquet forêt", composé de deux textes dont l'objectif est de lutter contre le commerce de bois illégal et la déforestation. Avec plusieurs mois de retard, ces textes, maintes fois annoncés puis reportés, avaient fini par devenir une sorte d'Arlésienne dans les coulisses de Bruxelles, la France, a même dû exprimer son impatience.
Une facture salée
La nouvelle réglementation, si elle est adoptée, coûtera 40 millions d'euros par an au secteur forestier européen déjà en situation de grande faiblesse. Assurément, un bon moyen de fermer des entreprises en difficultés.

Par ailleurs, la Commission pour lutter contre l'abattage illégal, évalue à environ 20 milliards d'euros par an les sommes à mobiliser pour dédommager les pays qui renonceraient à couper leurs arbres. elle propose la création d'un fonds global qu'elle alimenterait pour sa part en versant 5% des revenus tirés de la mise aux enchères des quotas de CO2 alloués aux industriels à partir de 2013. Cela pourrait rapporter, estime Bruxelles, environ 2 milliards d'euros par an.
Il manque donc 18 milliards d'euros qui seront sûrement pris dans les poches des citoyens!

Enfoncer des portes ouvertes
Pendant que les responsables de la FAO enfilaient des évidences comme des perles: "le bois est largement employé comme source d'énergie renouvelable" '(sans blague!), les organisations non gouvernementales (ONG) telles que Greenpeace, les Amis de la Terre et le WWF, ont dénoncé le manque d'ambition de la Commission.

Une analyse et un discours d'autant plus étonnant que, les forêts d'Europe couvrent 44% de la superficie émergée de l' Europe et continuent à s'étendre. Au cours des 15 dernières années, les terres boisées en Europe ont augmenté de 13 millions d' hectares, soit une superficie équivalant à la taille de la Grèce.
Elles grandissent au rythme d'environ 360 millions de m3 par an, dont seulement les deux tiers sont exploités. Une situation que semble ignorer, écologistes et commissaires européens.

dimanche 12 octobre 2008

Pologne : l'introduction de l'Euro provoquerait "l'appauvrissement de la société polonaise

Pologne : euro ou pas euro ?

Le président polonais Lech Kaczynski a estimé le 30 septembre 2008 à propos de la date de l'adhésion de la Pologne à la zone euro, que le gouvernement libéral de Donald Tusk souhaite pour 2012.

"L'année 2012 est largement prématurée. On sait déjà que la date de 2011 (à laquelle la Pologne veut remplir les critères d'adhésion à l'euro) est complètement irréaliste".


Lech Kaczynski a également estimé que l'introduction de la monnaie européenne provoquerait "l'appauvrissement d'une partie de la société polonaise" et devrait faire objet d'un référendum national.

L'UE arrose la Turquie et l'ex Yougoslavie

La Commission européenne adopte un programme pluriannuel d’aide financière aux Balkans occidentaux et à la Turquie

La Commission a terminé le 29 septembre 2008 la planification stratégique du soutien financier de l’Union européenne (UE) pour 2008-2010 aux pays candidats et candidats potentiels (Croatie, Turquie, ancienne République yougoslave de Macédoine, Albanie, Bosnie- Herzégovine, Monténégro, Serbie et Kossovo). Pour 2008-2010, le montant global indicatif de l’assistance financière de l’UE sous l’Instrument d’aide de préadhésion (IPA) est de 4,471 milliards d’euros.

Les stratégies, fixent les priorités de l’assistance financière de l’UE pour la période 2008-2010. La prochaine étape est la préparation, avec les bénéficiaires, des programmes de mise en œuvre de cette assistance. L’aide de l’UE soutiendra également le renforcement des liens avec les pays voisins, y compris les États membres de l’UE, par le biais de projets de coopération transfrontalière.


Allocations indicatives de l’IPA pour la période 2008-2010 :
Allocation planifiée en millions d’euros (les chiffres sont en prix courants)
Croatie 451,4 millions d’euros


ancienne République yougoslave de Macédoine 244,3 millions d’euros


Turquie 1.758,8 millions d’euros


Albanie 245,1 millions d’euros


Bosnie-Herzégovine 269,9 millions d’euros


Monténégro 99,9 millions d’euros


Kossovo 459,1 millions d’euros


Serbie 584,4 millions d’euros


Programme multi-beneficiaires 458,4millions d’euros


TOTAL 2008-2010 4.471,3 milliards d’euros

Aides économiques : les outils de l'esclavage

Aides économiques : la Commission européenne impose ses normes


La Commission européenne vient de publier une circulaire relative à l’application par les collectivités territoriales des règles communautaires de concurrence relatives aux aides publiques aux entreprises chargées de la gestion d'un service d'intérêt économique général (Sieg).

Les collectivités doivent inscrire dans un cadre standardisé les informations demandées par la Commission européenne, relatives aux compensations de service public exonérées de l’obligation de notification pour les trois dernier exercices (2008, 2007 et 2006) si elles sont en mesure de le faire mais au minimum pour l’année 2007. Les régions doivent adresser leur contribution pour leurs services et celles des autres collectivités qu’elles auraient pu collecter, début novembre 2008 afin que la DGCL puisse, au plus tard fin novembre, adresser au SGAE une compilation de cette remontée d’informations.

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Circulaire INTB0800161C du 30 septembre 2008, publiée sur le site internet du ministère
Pour en savoir plus :

Catherine Ashton : nouveau commissaire européen

Commission européenne : La désignation de Catherine Ashton confirmée par le Conseil.

La britannique Catherine Ashton a été confirmée hier comme commissaire européen au commerce extérieur par le Conseil des ministres.

Sa désignation fait suite au départ de Peter Mandelson, qui devient secrétaire d’État au commerce, aux entreprises et à la réforme réglementaire au Royaume-Uni. Le nouveau commissaire se présentera bientôt devant la commission du commerce international du Parlement européen.

Après sa désignation, Mme Ashton a déclaré : "Je suis heureuse et très fière de pouvoir exercer les fonctions de commissaire et de pouvoir jouer un rôle dans la politique que mènera l’Union européenne pour affronter les défis que nous devons relever au niveau mondial. Je me réjouis de pouvoir exposer très rapidement mes vues aux États membres de l’Union et au Parlement européen."

Catherine Ashton était jusqu’à présent membre travailliste de la Chambre des Lords du Royaume-Uni et a aussi exercé les fonctions de « Leader of the House of Lords » et « Lord President of the Council » dans le premier cabinet de M. Gordon Brown, formé en juin 2007.

Économiste de formation, elle possède une vaste expérience des affaires européennes, puisque c'est elle qui a mené le traité de Lisbonne jusqu'à sa ratification par la Chambre des Lords.

Justice : la France mauvais élève

Selon le dernier rapport publié par la Commission européenne pour l’efficacité de la Justice (CEPEJ), la France dégringole dans le classement des élèves européens. Quels que soient les critères, la France se situe dans les derniers. Ce comparatif est basé sur un questionnaire détaillé que 43 pays sur 47 états européens devaient remplir. La France est ainsi au 20e rang pour le budget annuel par habitant et au 35e rang si l’on rapporte ce budget au PIB (0,19 % du PIB par habitant derrière l’Arménie, la Moldavie ou la Roumanie) ainsi qu’au 35e rang également pour le nombre de juges pour 100.000 habitants.

De sorte qu'en deux ans, la France est passée du 18e au 35e rang. Ce constat met l’accent sur le manque de moyens de la Justice : un Français dépense deux fois moins d’argent qu’un Allemand et un tiers de moins qu’un Italien.

Même si la Chancellerie a affirmé un budget en hausse et que « l’étude compare des systèmes qui ne sont pas comparables » selon le cabinet de Rachida Dati, les juristes du Conseil de l’Europe se sont basés sur des critères constants et ont constaté que la Justice française faisait beaucoup moins bien que ses homologues européens. De même, le rapport met à l’index la lenteur des procédures en France ainsi que l’aide judiciaire allouée par habitant qui n’est que de 4,8 euros en France contre 15 euros en Irlande et 56 euros au Royaume Uni.

Ces mauvaises notes ont fait immédiatement réagir l’Union Syndicale des Magistrats : « La justice française souffre d’un manque criant de moyens pour pouvoir mener ses missions dans des conditions satisfaisantes » et le Syndicat de la Magistrature qui en profite pour dénoncer « la réforme de la carte judiciaire, uniquement destinée à faire des économies d’échelle ».

Rappelons que ce rapport ne porte que sur le fonctionnement de la Justice en n’englobant pas l’état des prisons françaises jugé déplorable et lui aussi pointé du doigt par ailleurs par les instances européennes mais également par Amnesty International. A ce sujet, dans la nuit de lundi, un adolescent de 16 ans s’est donné la mort par pendaison dans sa cellule de la prison de Metz-Queuleu, (cette maison d’arrêt est jugée comme un « établissement pilote » alors qu’on y a dénombré 4 suicides en 5 mois !).

D’après le syndicat des gardiens, il régnait dans ce quartier des mineurs, un climat désastreux. Rachida Dati en avait été semble-t-il informée mais n’avait pas donné suite à cet avertissement...