Citations

« Cent "non" font moins de mal qu'un "oui" jamais tenu. »
Sagesse asiatique.

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« Il est important de promouvoir une unité qui ne peut pas et ne veut pas être une uniformité, mais qui est capable de garantir le respect des différences nationales et des diverses traditions culturelles qui constituent une richesse dans la symphonie européenne, en rappelant d’autre part que “l’identité nationale elle-même ne se réalise que dans l’ouverture aux autres peuples et à travers la solidarité envers eux” (Ecclesia in Europa, n. 112). »

Benoît XVI, Palais de l’Élysée, 12 septembre 2008

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Mise en ligne (colonne de droite) de documents de l'Institut de Relations Internationales & Stratégiques (IRIS)

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Nouvelle offensive d'été de l'ARN

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lundi 23 juin 2008

L'Europe d'en haut doit entendre le tiers état


L'Europe d'en haut doit entendre le tiers état
par Ivan Rioufol.

Écoutez les Irlandais : ils parlent aussi au nom des peuples d’Europe. En rejetant le traité de Lisbonne à 53,4 %, ils confirment ce qu’avaient dit, en 2005, les Hollandais et les Français du projet de Constitution. Sa "simplification", dont Nicolas Sarkozy avait tiré argument pour obtenir l’approbation parlementaire, n’a pas abusé nos voisins. Ils y ont reconnu le même texte illisible et lointain, inspiré initialement de cette lubie voulant que les nations aient fait leur temps.

L’erreur, pour la nouvelle aristocratie européenne, serait de passer outre ce que lui répète le tiers état ("Le tiers état est la nation tout en­tière", disait Sieyès en 1789), quand la parole lui est épisodiquement donnée. Or, entendre les dirigeants assurer, cette semaine, que le processus d’adhésion doit se poursuivre, quitte à ce que les Irlandais revotent comme ils l’avaient fait en 2002 pour ra­tifier enfin le traité de Nice, fait craindre une irrémédiable rupture entre Bruxelles et les citoyens. Les frondes surviennent ainsi.

Les Irlandais savent ce qu’ils doivent à l’Europe, qui les a sortis de leur malédiction. La pacification du Vieux Continent, fruit d’une consolidation des cousinages, est plus fondamentalement un acquis que seuls de fantasques isolationnistes remettent en question. Une même familiarité européenne unit la majorité des "nonistes". Leur avoir répondu, croyant bien faire, en ôtant les symboles de l’hymne et du drapeau étoilé a d’ail­leurs révélé l’incompréhension de­vant leurs attentes.

Ce n’est pas l’Europe qui est rejetée, mais un monument vide aux entrées interdites. Quand les peuples s’expriment, c’est pour se dire soucieux de leur culture, tout en se sachant unis par un destin. Est-ce si difficile à admettre ? Observer le Conseil de l’Europe vouloir interdire la fessée, tandis que la France n’a plus de prises sur la pêche ou la TVA fait maudire cette Union sans visage qui s’agace des particularités et promeut des normes arasantes.

Une Union protectrice est évidemment nécessaire. Mais elle ne construira rien sans l’adhésion des gens et le respect des identités. Or bien des élites ne semblent encore répondre qu’à leur désir d’imposer l’homme postnational, né des fantasmes de la table rase. "Les prolétaires n’ont que la Patrie", disait Jean Jaurès. Beaucoup d’électeurs pensent ainsi. Ne pas les désespérer de leurs représentants.

Pour une défense commune

Nicolas Sarkozy, qui assurera la présidence européenne le 1er juillet, va devoir trouver la bonne porte de sortie, son "minitraité" n’ayant pas convaincu. Il y aurait du mépris à vouloir faire revoter l’Irlande, alors que plus de 53% des électeurs ont, cette fois, participé à la consultation (34% en 2001). Faudrait-il toujours répondre oui ? En réalité, les son­dages montrent qu’une majorité d’Européens refuserait un tel texte. Serait-il inconcevable de revoir à la baisse les ambitions des technocrates, en laissant aux États plus d’initiatives ? Serait-il inimaginable de consulter les citoyens sur de grandes options fondatrices ? Dans Le Figaro, lundi, le député européen (UMP) Alain Lamassoure propose l’organisation d’un référendum sur une question précise, le même jour dans les 27 pays de l’union. Pourquoi pas ? Tant que l’Europe n’aura pas corrigé sa morgue, elle sera vécue comme une intruse.

Pourtant, ce continent morcelé qui a accepté la monnaie unique est prêt à d’autres abandons de souveraineté, s’ils assurent une efficacité collective. L’Europe de la défense, que Sarkozy entend relancer, fait partie de ces objectifs qui, avec la politique d’immigration notamment, peuvent redonner un sens à la construction communautaire. "J’entends faire de la politique de défense et de sécurité un exemple de l’Europe concrète, de l’Eu­rope qui répond aux besoins des Européens", explique le président, qui confirme que le pays rejoindra le commandement militaire intégré de l’Otan, tout en gardant sa propre ­dissuasion nucléaire. Faudrait-il se plaindre de voir la France réaffirmer sa solidarité avec les États-Unis et choisir le camp occidental ? Les vrais alliés n’ont jamais été aussi précieux que dans ce monde de plus en plus dangereux.

Dormez, braves gens

À ce propos : la décision de Nicolas Sarkozy de réduire de 16% (54.000 emplois) les effectifs de l’armée procède d’une analyse qui, si elle rejoint celle de la gauche, sous-évalue gravement les risques extérieurs et intérieurs. Les scènes de guérilla qui se sont déroulées, le week-end dernier, à Vitry-le-François (Marne) ont rappelé que toutes les villes pouvaient désormais devenir le théâtre de possibles affrontements de rue. L’armée serait-elle capable de multiplier d’éventuelles interventions urbaines ou de faire face à des actes terroristes, tout en étant présente sur des fronts extérieurs ? Il est permis d’en douter. Selon l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm, les budgets militaires ont, en dix ans, bondi partout dans le monde (+ 162 % à l’est du Vieux Continent, + 62 % dans les pays du Golfe, + 57 % en Asie du Sud, etc.). En Europe de l’Ouest, la hausse ne dépasse pas 6 %. Dormez, braves gens…

Tigres de papier

Victoire sur toute la ligne pour le gouvernement face aux syndicats, qui menaçaient du pire. Mardi, leur ultime manifestation a été un fiasco. Seraient-ils devenus des tigres de papier ?

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