
L'exploitation de terres en
Afrique par des investisseurs étrangers expose les populations locales à des crises alimentaires
Constatant qu'"achat de terres et baux de longue durée semblent avoir la préférence des investisseurs étrangers", le directeur général de l'organisation de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), Jacques Diouf, s'était alarmé l'été dernier du risque de voir émerger "un pacte néo-colonial pour la fourniture de matières premières sans valeur ajoutée dans les pays producteurs".
La grande nouveauté, c’est que les pays émergents viennent conquérir leurs terres : la Chine, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite, se lancent dans d’énormes programmes d’acquisition des terres africaines notamment. Ainsi la Corée du Sud vient d’acquérir 1,3 million d’hectares à Madagascar, soit la moitié des terres arables de la belle île – la moitié ! C’est la Société Daewo Logistics qui vient de les acheter, pour y faire du maïs, essentiellement, et de l’huile de palme, destinés à l'exportation. Et tout ça en faisant appel à de la main d’œuvre sud africaine et non pas malgache ! La Chine quant à elle achète plus d’un million d’hectares aux Philippines, tandis que l’Arabie saoudite a acquis plus d’un millions d’hectares en Indonésie.
Alors qu'apparaît la nécessité de relancer une agriculture vivrière en Afrique, on a vu se développer depuis un an un préoccupant mouvement de spéculation international sur les matières premières alimentaires avec, ce qui est nouveau, l'arrivée d'investissements extérieurs laissant sans protection, les populations locales contre d'éventuelles crises alimentaires.
Ce n’est pas en laissant les nouveaux riches accaparer les terres des pauvres qu’on résoudra le problème de la faim dans le monde.
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