
L'Union africaine et l'Union européenne ont condamné ce putsch dans ce pays semi-désertique de trois millions d'habitants qui produit depuis peu du pétrole mais dispose aussi de fer, de cuivre et d'or.
La radio et la télévision mauritaniennes ont toutes deux cessé d'émettre, alors qu' à Nouakchott, des militaires à bord de jeeps montées de pièces d'artillerie lourde gardent les abords des édifices publics.
Le Conseil d'Etat dirigé par l'un des officiers limogés, l'ancien chef de la garde présidentielle Mohamed Ould Abdelaziz, a annoncé qu'Abdallahi n'était plus chef de l'Etat et a annulé le décret de ce dernier limogeant Abdelaziz et les commandants de l'armée et de la gendarmerie.
Abdallahi a été élu l'an dernier à l'occasion du retour à un régime civil en Mauritanie, une ancienne colonie française à cheval sur le monde arabe et l'Afrique noire. Il a succédé à une junte qui dirigeait le pays depuis le renversement du président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya en 2005, lors d'un coup d'Etat sans effusion de sang.
Un responsable de la présidence a confirmé sous le sceau de l'anonymat que le président, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur avaient été arrêtés et emmenés vers une destination inconnue.
En mai, Abdallahi avait remanié son gouvernement, critiqué pour ses réactions face à la hausse des prix des produits alimentaires et à des attentats revendiqués par Al Qaïda au Maghreb islamique.
Mais, à la mi-juillet, le Premier ministre Yahya Ahmed El Waghef avait formé une nouvelle équipe pour mettre fin à deux semaines de crise politique, le précédent cabinet ayant démissionné le 3 juillet sous la menace d'une motion de censure au Parlement. A la différence du précédent, le nouveau gouvernement ne comportait pas l'Union des Forces pour le Progrès (UFP, opposition) et le parti islamiste Tawassoul. Cette semaine, la plupart des parlementaires appartenant au parti PNDD-ADIL d'Abdallahi ont quitté cette formation avec, selon certaines sources politiques, la bénédiction de militaires de haut rang.
"Des rumeurs circulaient, il y a une quinzaine de jours, sur un possible coup d'Etat, alors que deux officiers supérieurs encourageaient cette scission au sein du parti au pouvoir.
La Commission européenne, qui a alloué une aide d'environ 156 millions d'euros à Nouakchott pour la période 2008-2013, avait gelé son assistance en 2005 au lendemain d'un coup d'Etat militaire. Cette aide avait été reprise après la promesse des militaires d'organiser des élections et de libérer les détenus politiques.
Source : Reuters
Voir aussi : Elections 2007.
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