Le ralentissement de l'inflation est à peine perceptible, qu'elle suscite déjà des tensions entre les ministres des finances de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE). La ministre française de l'économie, Christine Lagarde a profité de leur rencontre informelle, vendredi 12 et samedi 13 septembre à Nice, pour estimer que la hausse des prix avait atteint "un pic" après l'envolée constatée ces derniers mois. "La baisse des prix du pétrole et des matières agricoles va dans le bon sens, et devrait aider à freiner l'inflation", a observé Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, instance réunissant les ministres des finances de la zone euro.En face, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, s'est bien gardé d'abonder dans leur sens : après avoir atteint 3,8 % en août, contre 4 % en juillet, l'inflation reste, selon lui, "beaucoup plus élevée" que les 2 % ciblés par l'institut d'émission. M. Trichet a suggéré que la Banque centrale n'envisageait à ce stade ni de remonter ses taux ni de les baisser.
A demi-mots, plusieurs gouvernements considèrent à l'inverse que l'évolution récente des prix pourrait inciter la BCE à relâcher quelque peu sa politique monétaire.
Les pressions des gouvernements européens sur la BCE sont d'autant plus pressantes qu'ils souhaitent tous éviter la récession qui menace, d'autant plus qu'il est exclu d'opter pour un plan de relance de grande envergure, tel que décidé aux Etats-Unis.
"Il ne faut pas dire que l'Europe est sur le seuil de la récession, ce n'est pas vrai, il faut distinguer récession et récession technique", a estimé M. Juncker, alors que les récentes prévisions de la Commission européenne ont indiqué que l'Allemagne, le Royaume-Uni, et l'Espagne risquaient d'enregistrer deux trimestres de recul de leur PIB.

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