
Évaluer la perception de la corruption dans un pays
Il s'agit d'appréhender la perception qu'ont les acteurs de la vie internationale sur le niveau de corruption affectant la vie politique et les administrations des pays étudiés. La méthodologie repose sur un ensemble d'enquêtes d'opinion, de sondages, réalisés par des organismes indépendants. Une équipe scientifique animée par un économiste allemand rassemble les données et calcule une moyenne sur 10*. On ne note un pays que si on dispose d'au moins trois enquêtes d'opinion différentes. Sont interrogés les milieux d'affaires internationaux, responsables d'entreprises, analystes par pays, économistes travaillant sur la politique économique. Ce n'est donc par l'opinion publique au sens large.
Une subjectivité parfois contestée
L'indice de Transparence-International reflète la perception de la corruption par les acteurs de la vie économique, il ne s'agit donc pas de statistique « dure » car elle n'existe pas. Il y a donc une part de subjectivité. Néanmoins, après 10 années de publication de cet indice il en ressort un certain nombre de constantes qui méritent d'être soulignées : Il y a peu de variations extrêmes d'une année sur l'autre. L'étude confirme le lien extrêmement fort entre pauvreté, état des institutions publiques (police, justice, système éducatif) et niveau de la corruption. On trouve également en bas du classement beaucoup de pays en guerre : Soudan, Irak, Somalie, Afghanistan, etc.
Les conclusions de la dernière étude de Transparency International
Selon Daniel Lebègue, président de Transparence-International France, on observe une très bonne performance en terme de transparence et d'intégrité de la vie publique et économique dans les pays scandinaves qui apparaissent toujours en tête du classement. C'est aussi le cas de pays d'économie de marché ancienne dont beaucoup appartiennent au Commonwealth (Nouvelle-Zélande, Singapour, Australie, Canada). Enfin, dans les pays développés on remarque que certains ont perdu des points. En Europe, c'est le cas du Royaume-Uni, de l'Italie et de la France passée du 19e au 23e rang (-0,4 point).
Loi anti-corruption en France
La loi de novembre 2007 est supposée renforcer les moyens d'action de la justice dans la recherche des actes de corruption puisque police et justice disposent des mêmes moyens d'investigation que dans le champ de la grande criminalité. Sur le papier c'est parfait, mais quand on parle avec les juges d'instruction, avec le parquet financier, ils disent : "on a de moins en moins de moyens sur le plan humain et matériel". Un décalage entre les intentions et la réalité on le retrouve dans l'enquéte de Transparence-International France. Après les années Chirac, le recul de la France s'explique par l'élection de Nicolas Sarkosi qui achève de projeté sur le pays, une image négative.
Délation en ligne
Une fondation américaine a lancé l'an dernier un site Internet destiné à recueillir des témoignages de corruption par des fonctionnaires. Ce que les américain appelle le ‘whistleblowing', le droit d'alerte dans le secteur public comme dans les entreprises. Une démarche que Transparency International soutient en ouvrant un site Internet qui permet de dénoncer, avec toutes les précautions nécessaires, des faits assimilables à de la corruption. Une démarche qui laisse songeur quand ont connaît les liens entre les ONG américaine et la CIA.
La dernière étude de Transparency International
Plus de renseignements sur la méthodologie sur le site de Transparence France
Le classement 2008 de l'indice de perception de la corruption (en pdf)
Le classement 2008 :
1 - Danemark 9,3
1 - Suède 9,3
1 - Nouvelle-Zélande 9,3
4 - Singapour 9,2
4 - Finlande 9,0
6 - Suisse 9,0
7 - Islande 8,9
7 - Pays-Bas 8,9
9 - Australie 8,7
9 - Canada 8,7
(...)
171 - République Démocratique du Congo 1,9
171 - Guinée Equatoriale 1,8
173 - Guinée 1,8
173 - Tchad 1,8
173 - Soudan 1,7
176 - Afghanistan 1,7
177 - Haïti 1,6
178 - Irak 1,5
178 - Birmanie 1,4
180 - Somalie 1,4
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