
L'armée a annoncé que ces combats, dans la région de Semdinli, avaient fait 15 morts dans ses rangs tandis que les médias turcs font état d'au moins 23 tués dans ceux du mouvement de guérilla séparatiste kurde.
Pour l'armée turque, il s'agit d'un des plus lourds bilans enregistrés cette année dans la lutte contre le PKK, et la pression devrait s'accentuer envers le Premier ministre Tayyip Erdogan pour qu'il lance des représailles.
L'état-major turc a indiqué que deux soldats étaient portés disparus et qu'une opération avait été lancée pour les retrouver.
Un correspondant de l'agence Reuters se trouvant du côté turc de la frontière a vu des hélicoptères de combat et des chasseurs F-16 turcs survoler samedi le secteur. Des soldats des forces spéciales ont également été déployés.
Les attaques lancées d'Irak en Turquie par des combattants du PKK, ainsi que les ripostes turques en territoire irakien, ont tendu les relations entre Ankara et Bagdad, où le porte-parole du gouvernement irakien a appelé la Turquie à réagir avec "sagesse et mesure".
Le président irakien Jalal Talabani a téléphoné à son homologue turc Abdullah Gül pour condamner l'attaque menée par le PKK et proposer une réunion entre les deux pays sur les questions de sécurité, a rapporté la présidence turque dans un communiqué.
Réunion de crise à Ankara
Gül a souligné que la Turquie voulait voir l'Irak "prendre le plus tôt possible les précautions nécessaires" pour prévenir de nouvelles attaques de ce genre.
L'Otan, l'Union européenne et l'ambassade des Etats-Unis à Ankara ont condamné l'opération menée par les séparatistes.
Erdogan a écourté une visite officielle au Turkménistan afin de présider une réunion d'urgence à Ankara.
Un communiqué publié après cette réunion précise que les dirigeants civils et militaires du pays ont promis des initiatives fortes contre le PKK et étudié "toutes les méthodes et les mesures de précaution" à envisager.
"Le combat contre le terrorisme se poursuivra avec une détermination accrue", souligne le communiqué.
Le Parlement turc devrait approuver ce mois-ci une demande du gouvernement visant à prolonger le mandat l'autorisant à intervenir militairement dans le nord de l'Irak, qui expire le 17 octobre.
Les combats de vendredi constituent le premier grand défi rencontré par le nouveau chef d'état-major de l'armée turc, le général Ilker Basbug, entré en fonction au mois d'août. Ce dernier a souligné que si les opérations militaires contre le PKK allaient assurément se poursuivre, il convenait également de pacifier le sud-est de la Turquie par des mesures socio-économiques.
Erdogan a annoncé un programme d'investissement de 12 milliards de dollars en cinq ans pour la région, afin d'y améliorer le niveau de vie et de réduire le soutien local au PKK.
Le PKK est considéré par les Etats-Unis et l'Union européenne comme un groupe terroriste. La Turquie lui attribue la mort de plus de 40.000 personnes depuis le lancement de son combat pour un Kurdistan autonome, en 1984.
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