
A Chicago, le plus grand marché du monde pour les contrats à terme sur les produits agricoles, le prix du blé a enchaîné les records. En un an, son prix a plus que doublé. C'est un rapport sur les stocks américains qui a mis le feu aux poudres, ou plutôt aux grains : outre-Atlantique, les stocks n'ont jamais été attendus aussi faibles sur les 60 dernières années. Le précédent point bas avait été atteint au sortir de la seconde guerre mondiale, quand les fermiers américains expédiaient à tour de bras des matières premières agricoles vers une Europe en pleine reconstruction. Ces stocks ont de surcroît fondu de près de 40% en un an, selon les données transmises par le Département de l'Agriculture Américain (USDA) vendredi dernier. Des chiffres qui font écho à ceux dévoilés par le Canada quelques jours plus tôt, puisque les réserves du pays ont été réduites de 30% sur un an.
C'est la hausse des exportations de ces deux grands pays producteurs qui explique cette baisse des réserves. Paradoxalement, les Etats-Unis pourraient prochainement avoir à puiser dans les stocks de leur voisin pour satisfaire leur propre demande intérieure. La demande forte, la production mondiale qui ne suit pas sa courbe (la sécheresse de l'été a frappé les principaux pays producteurs) et la baisse des réserves provoquent naturellement une hausse des prix, d'autant que les grands pays consommateurs peinent à suivre la cadence.
Ainsi l'Inde, deuxième consommateur mondial, a dû se fournir à l'étranger en 2006 et en 2007 pour combler ses besoins. Le pays assure qu'il sera auto-suffisant cette année, mais les spécialistes n'en sont pas tous persuadés. Cité par le Financial Times samedi, Mark Samson, d'US Wheat Associates, pense que l'Inde devra acheter environ 3 millions de tonnes de blé sur l'exercice qui démarre en avril prochain pour satisfaire ses besoins. Les analystes estiment plus généralement que les autorités indiennes et chinoises devraient chercher à laisser monter leurs prix agricoles intérieurs pour attirer de nouveaux fermiers et les dissuader de se lancer dans la culture du coton.
Suite au réforme de la politique agricole commune, L’Alliance pour la Résistance Nationale avait annoncé une augmentation du prix du blé et des denrées agricoles lors d’un tractage organiser au salon de l’agriculture 2003.
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