
Une situation inacceptable pour l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui ne parvient pas à faire avancer ce dossier et compte donc sur l’Union européenne pour aboutir.
Ainsi Michael Reiterer, l'ambassadeur Autrichien de l'UE en Suisse, à déclaré « L'Union et la Suisse ont un intérêt commun à conclure un accord global en matière agricole » avant d’ajouter que « L'Union européenne ne liera pas la conclusion d'un accord de libre-échange agricole avec la Suisse au règlement du différend fiscal entre Bruxelles et Berne mais il précise encore que la question de la concurrence fiscale entre les Vingt-Sept et la Suisse est "essentielle".
Une manière fort diplomatique de mettre la pression sur le gouvernement suisse. Si les accords de libre-échange et le différent fiscal ne sont pas liés, pourquoi prend-il la peine d’en parler ?
En Suisse, le Conseil fédéral est prêt à négocier avec Bruxelles un accord de libre-échange agricole. Les négociations pourraient démarrer cet automne et aboutir à un accord pleinement appliqué en 2016. Il consisterait à libéraliser l'ensemble des échanges agricoles (produits, moyens de production et industrie alimentaire) entre la Suisse et l'Union européenne.
Libéraliser les échanges consisterait à supprimer les obstacles existants. Des obstacles tarifaires (droits de douane, contingents, subventions aux exportations) et non tarifaires (prescriptions techniques, étiquetage, homologations). Cela toucherait les produits (lait, animaux de boucherie) mais aussi les secteurs en amont (semences, engrais) et en aval (transformation, chocolat, biscuits).
Officiellement pour l’UE, il en résulterait un abaissement des coûts de production d'environ un milliard de francs et les consommateurs suisses profiteraient d'une baisse des prix de 25%. Analyse pour le moins optimiste et contestable dans un monde ou les prix de l’alimentation a augmenté de 40% en un an.
Ces mesures toucheraient fortement le revenu des agriculteurs : entre 3 et 6 milliards de francs Suisse. Il faut donc trouver des mesures d'accompagnement financées avec les deniers du contribuable, comme un soutien financier lors de la réorientation des aides à la reconversion et à la cessation de l'exploitation.
Une politique imposée par Bruxelles, qui se traduira par la faillite de milliers d’agriculteurs suisses, une diminution de la production agricole en suisse et, par contrecoup, de nouvelles augmentations des prix sur les produits alimentaires.
Il devient vraiment de plus en plus difficile de croire, que l’Union européenne n’organise pas sciemment, la pénurie agricole.
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