
Nicolas Sarkozy veut remettre à plat les relations avec l'Afrique dans le domaine des accords militaires qui lient la France et les pays africains depuis leur indépendance. Le président Sarkozy a ainsi annoncé une « renégociation » de ces accords avec les pays concernés. Les militaires, qui n’avaient pas été prévenus de ce retournement, sont stupéfaits.
Sarkozy a affirmé : « Il n’est plus concevable que l’armée française soit entraînée dans des conflits internes ». Le chef de l’État a annoncé une remise à plat de tous les accords militaires franco-africains – conclus au lendemain de la décolonisation, il y a 50 ans - dans le cadre d’une « refondation » plus générale de la politique française sur ce continent : « L’idée, c’est de s’en aller sur la pointe des pieds en mettant en avant le fait qu’on africanise, européanise ou internationalise les opérations sur le sol africain », a-t-il précisé.
La France va passer la main : « Je pense que les temps ont changé et que la France n’a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique, c’est le rôle de l’Union africaine et des organisations régionales africaines », dit le président de la République. Il propose de « faire de l’Europe un partenaire majeur de l’Afrique en matière de paix et de sécurité ».
Renégocier ces accords constitue « un chantier énorme », dit-on à l’état-major des armées. La France est liée à une vingtaine de pays en Afrique par des accords militaires de deux types : coopération militaire, comme au Tchad, et accords de défense stricto sensu, notamment avec le Sénégal, la Côte-d’Ivoire ou le Gabon. Ces ententes permettent une intervention des forces françaises en cas d’attaque contre le pouvoir en place. Environ 9 500 soldats français sont déployés sur le sol africain, dont 2 900 à Djibouti. Djibouti où le protocole de stationnement des forces françaises comprend un dédommagement financier de la France. Une relation financière avec la petite République de l'est de l'Afrique que l'on considère à Paris comme plus proche de celles entretenues par les Etats-Unis pour ses bases militaires à l'étranger.
Ce désengagement fera reculer un peu plus l’influence française en Afrique, réservoir de matières premières sur lequel les États-Unis, la Chine, et d’autres pays vont pouvoir mettent la main.
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