
"Une réduction prévisible et sans imagination du format des armées, à peine compensée par d'hypothétiques innovations technologiques et organisationnelles : il y a comme une imposture à présenter ces résultats comme un progrès dans l'efficacité de l'instrument militaire", écrivent-ils.
Pour les généraux de Surcouf, le modèle d'armée dessiné n'est que la "version dégradée" de celui de 1996 et la nouvelle orientation en faveur des satellites, ainsi que la création d'un commandement interarmées de l'espace, "font figure de gadgets".
Ce que le Livre blanc présente comme des "avancées", comme les satellites, "ressemblent à des lubies parce qu'elles ne sont pas sérieusement argumentées en termes d'arbitrage, alors qu'on voit les intérêts industriels qu'elles servent", ajoutent-ils.
Ils mettent en cause une "sous-représentation des militaires compétents" dans la commission qui a élaboré ce document.
Ils relèvent certes plusieurs points positifs, comme le principe de concentration des implantations militaires ou la revalorisation des fonctions de renseignement.
"Pour le reste, le modèle d'analyse présenté par le Livre blanc est à notre sens déficient et, davantage, marqué par un certain amateurisme", ajoutent-ils.
Ils relèvent une incohérence entre les choix proposés par le Livre blanc et l'évolution de la nature des conflits. Celle-ci, disent-ils, exige des forces terrestres plus nombreuses, une capacité de projection aérienne et navale plus affirmée et une réorientation des programmes d'armement en conséquence - un choix fait par les Britanniques il y a plus de cinq ans.
"Nous en sommes, nous, à la diminution des effectifs de l'armée de terre et au 'report" de la décision de construire le deuxième porte-avions, qui signe une rupture capacitaire majeure", écrivent les membres du groupe Surcouf.
Ces généraux, qui déplorent que la France abandonne le leadership militaire européen aux Britanniques, relèvent également une incohérence dans la volonté affichée par Nicolas Sarkozy de réintégrer pleinement la France dans l'Otan, "avec une capacité militaire affaiblie (...) tout en y revendiquant des postes de commandement".
Et d'estimer en conclusion que la "communication politique" ne "saurait masquer la réalité d'un véritable déclassement militaire" de la France.
Source Reuters
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