
Le rapport conjoint de l’OCDE et de la FAO souligne que la flambée actuelle comporte certaines causes ponctuelles, comme la météo. Néanmoins, cette étude explique en grande partie la présente tendance à la hausse par des investissements spéculatifs. On ne peut que se réjouir de cette prise de conscience pour le moins tardive.
Cependant, d'autres causes ont des effets à plus long terme, à commencer par l’augmentation de la demande dans des pays à forte croissance et les biocarburants. Selon Jacques Diouf, le directeur général de la FAO, leur culture et les politiques menées par les pays riches pour les développer ont provoqué des distorsions néfastes sur le marché. Jacques Diouf, déplore : « Avec une production de biocarburants qui devrait plus que doubler au cours des dix prochaines années, les pressions exercées sur l'agriculture vont s'intensifier. »
Vingt-deux pays en développement, pour la plupart africains, sont « particulièrement vulnérables » à la flambée simultanée des prix alimentaires et des carburants, ce qui « menace la stabilité économique et la croissance ». Les pays les plus vulnérables sont l’Erythrée, le Niger, les Comores, le Botswana, Haïti et le Libéria. Dans cette liste figurent également le Burundi, la Sierra Leone, le Zimbabwe, la République centrafricaine, le Mozambique, la Tanzanie, la Guinée-Bissau, le Malawi, Madagascar, le Rwanda et le Kenya, ainsi que le Cambodge, le Tadjikistan et la Corée du Nord. (Des émeutes se sont produites dans certains de ces pays à cause de la flambée des prix des produits alimentaires et des carburants).
Ce rapport a été préparé en prévision du sommet des chefs d’Etat des pays membres de la FAO qui se tiendra à Rome du 3 au 5 juin prochains.
Des solutions étonnantes !
Pour faire face à l'inflation des prix des denrées alimentaires, Angel Gurria, le directeur général de l'OCDE - qui regroupe 30 des pays les plus développés du monde - prône une ouverture des marchés agricoles et la libéralisation des capacités de production des agriculteurs.
Si nous sommes d’accord avec le constat pré-établis, les solutions proposées ne peuvent que surprendre pour au moins deux raisons :
1) Les responsabilités des organisations internationales, de l’Union Européenne et des multinationales sont à peine effleurées.
2) La libéralisation des marchés agricoles renforce la puissance des multinationales de l’agro Business qui sont avec l’UE responsables de l’actuelle pénurie. Désormais, selon les rapports de l’OCDE et de la FAO, il faut donc confier la gestion de la banque à ses braqueurs. Logique et conclusions pour le moins étonnantes !
A lire :
Le pari de la croissance. Contribution du secrétaire général de l'OCDE aux travaux de la commission Attali (193 pages A4 - 2.933 Ko - format.pdf - télécharger).
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