
"L'important c'est que le poisson continue à se vendre à un prix raisonnable", a déclaré, à la sortie d’une table-ronde sur le sujet, le secrétaire d'Etat à la consommation et porte-parole du gouvernement Luc Chatel, pour qui il n'existe "pas de solution miracle". M. Chatel a annoncé une seule décision : les produits de pêche seront prochainement intégrés dans l'observatoire des prix et des marges des produits agricoles, mis en place en mars par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, mesure symbolique qui n’engage à rien et ne résout aucun des problèmes soulevés.
"On vend le poisson 3 à 4 euros et il se retrouve entre 27 à 32 euros sur les marchés. La grande distribution a les moyens de le payer au moins 0,50 euro de plus par kilo", fulminait M. Blin, président de la Fédération des organisations de la pêche artisanale. pour qui la réunion avait ressemblé à "une partie de poker-menteur".
La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les grandes enseignes, rejette cette possibilité. Les études effectuées montrent que "les structures du coût des circuits du poisson sont parfaitement identifiées et qu'il n'y a pas de marges abusives", souligne un communiqué de la FCD.
Conséquence : alors que la consommation des Français en produits de la mer a augmenté de plus de 30% entre 1990 et 2007, les bateaux de marins pécheurs français économiquement étranglés ne débarquent plus que la moitié de l'approvisionnement de ces produits (y compris les coquillages et les crustacés) et seulement 15% de poissons frais.
"Le prix du gazole a augmenté de 300% ans en 20 ans alors que le prix payé aux pêcheurs est resté le même", se désole Hubert Carré, directeur général du Comité national des Pêches.
Aussi, le Comité des Pêches demande que Total "qui a un quasi monopole en ce qui concerne la distribution du carburant", accepte de "prendre en compte les difficultés auxquelles est confronté le secteur de la pêche" et "accepte en conséquence de revoir sa politique tarifaire en faveur des entreprises de pêche".
Interrogé sur cette demande, M. Barnier s'est contenté d'indiquer que le directeur général de Total, Christophe de Margerie, serait reçu lundi par le directeur de cabinet de Mme Lagarde.
De toute évidence, et pour encore longtemps, la profession de marin pécheur restera plus pénible et bien moins payée que celle de ministre !
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